• J'aime le rugby. Je joue dans le Club de Saverne tous les samedis entre dix heures et midi. On s'échauffe d'abord en faisant des placages et j'aime bien. L'échauffement dure une heure. Ensuite on fait un match. C'est ce que je préfère. Je me fais souvent mal mais pas trop. Et quand je reviens à la maison, j'ai encore la pêche.

    Lucas Stratemeyer (6°4)


  •  Le dessin me rend créative. Il m'emporte dès le premier coup de crayon. Parfois, je ne sais pas ce que je réalise, et d'autres fois j'ai une idée qui m'aide à réaliser ce que j'ai envie de faire. Je crois que tout le monde peut avoir du talent dans le dessin parce que ce qu'on réalise plaît parfois à d'autres, même si cela ne nous plaît pas.

      Parfois il m'arrive de ne pas entendre ce qu'on me dit quand je dessine. C'est ça pour moi être coincé dans ma petite bulle sans pouvoir en sortir avant d'avoir fini.

      Quand je vois une page blanche j'ai aussitôt envie d'y mettre de la couleur.

      Rayana Elmourzaeva


  •                            Le Linge, le 2 janvier 1915.

    Ma bien-aimée Marie,

     

     Je profite d'un moment d'accalmie pour t'écrire. Je suis encore vivant et en bonne santé, je ne suis même pas blessé alors que presque tous mes camarades sont tombés ou souffrent l'enfer à cause de leurs blessures.

    Mon régiment se trouve actuellement dans les Vosges. Quand nous sommes dans les tranchées, les boches ne nous laissent pas tranquilles. Le froid et le gel rendent les choses plus difficiles mais le fait de penser à toi me réchauffe le cœur. J'aimerais tellement avoir et des chaussettes chaudes.

    Je ne peux pas dire que la nourriture sois bon et qu'elle vienne à temps. En effet, la vie militaire est vraiment affreuse ; nous sommes couverts de poux, nous sentons mauvais, nous manquons de sommeil. Depuis hier nous creusons. Je tombe de fatigue. Ici nous sommes dans la mouise. Nous avons commencé à envoyer des obus vers l'ennemi. Les tirs n'arrêtent pas d'un côté comme de l'autre.

    Les blessés et les morts ne se comptent plus. Cette guerre nous rend complètement fous mais nous sommes obligés d'obéir à tous les ordres sous peine d'être mis aux arrêts.

    J'espère vous revoir toutes les trois. Embrasse les petites pour moi. Je vous écrirai dès que je le pourrai.

    Bien à toi,

    Ton Max.

    (Sanem Aktas 3°1)

     

     


  •                      Le Linge, 18 novembre 1915.

     

    Ma chérie,

    Je profite d'un moment d'accalmie pour t'écrire car il y a beaucoup de choses qui se passent ici. J'espère que tu seras contente d'avoir de mes nouvelles. Je veux que tu saches : tu me manques énormément et je t'aime très fort. Je pense souvent à toi. C'est compliqué de rester loin de toi. Surtout dans un endroit pareil. Je me demande souvent si je te retrouverai.

    J'ai l'impression d'être en enfer ici. C'est la guerre, il y a beaucoup de bruit, beaucoup de morts, de blessés. Il n'y a presque rien à manger, on a toujours des difficultés. Il manque énormément d'eau. La terre est toute sèche à cause du soleil. En hiver, en automne, il fait très froid, et à cause de la pluie il y a beaucoup de boue. J'ai perdu mon meilleur ami Frank. Je n'ai pratiquement plus d'espoir, mais pour toi, et pour ma petite fille qui me manque aussi, je dois être fort. Ce n'est pas facile car nous avons souvent faim, nous ne savons plus quoi faire. Face à nous les Allemands ont l'air mieux protégés que nous. Le paysage est lunaire, quand on veut s'approcher de nos adversaires on n'y arrive pas vraiment, mais on ne lâche rien, on n'a pas vraiment le choix.

    J'espère vous revoir, j'essaierai encore de t'écrire, s'il ne m'arrive rien bien sûr. Prenez soin de vous, je vous aime. Et quoi qu'il arrive ne m'oubliez pas.

    Jacques

    (Beyza Koc 3°1)


  •                                            Le 3 février 1915.

     

     Ma chère Marie,

    je profite de cette accalmie pour t'écrire quelques mots. Je ne saurais te dire quand la guerre finira ou si même je te reverrai un jour.

    Nous sommes dans une tranchée, serrés les uns contre les autres pour nous tenir chaud et essayer de retrouver le moral. Mais c'est dur surtout quand on voit tous les jours ses camarades se faire tuer d'une balle dans la tête ou décapiter par un obus à côté de soi.

    Les forces commencent à manquer et la nourriture est rare. Nous devons boire notre urine afin de ne pas mourir de soif.

    Le paysage est triste, les arbres troués par les balles. Nous avons des tenues bleues, un casque sur la tête pour nous protéger des éclats d'obus. Nos supérieurs nous forcent à gravir la colline pour affronter l'ennemi sous peine d'être exécuté pour trahison. On court de tranchée en tranchée tout en essayant de ne pas se faire tuer par les balles, les obus ou les mines. À force de voir des amis se faire tuer on commence à perdre espoir.

    J'espère bien tout de même te revoir un jour et te serrer fort dans mes bras,

    Gustave

    (Guillaume Caspar 3°1)






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